• L’Union européenne est morte !

    mais elle ne le sait pas encore ! (chut!)

    Vient de paraître :

    La fin de l'Union européenne

    Coralie Delaume et David Cayla - Michalon

    L’Union européenne est morte, mais elle ne le sait pas encore !

    Elle est morte du rejet de ses peuples qui manifestent en toute occasion, notamment lors de référendums, une répulsion sans réserve et une défiance sans retour. Certains ont même osé faire le grand saut et tenter la sortie, à l’instar des Britanniques au printemps 2016 !

    Elle est morte de son inaptitude à régler ses problèmes internes autrement que par de brutaux outkases ou par des simulacres de négociations tenant lieu de sommets, où les pays les plus forts finissent par imposer leurs vues, et où l’unique option qui s’offre aux plus fragiles est celle d’une humiliante reddition, comme on l’a vu en Grèce à l’été 2015.

    Elle est morte de l’échec spectaculaire de son modèle économique, échec conjoint du Marché unique et de l’euro. Chômage et précarité gangrènent les nations les plus faibles, pendant que la financiarisation de l’économie travaille à siphonner la richesse des pays demeurés prospères.

    Elle est morte, enfin, de son illégitimité démocratique, de ses fondations juridiques baroques, de ses traités qui ont remplacé la souveraineté populaire par une technostructure sans vision. Les élites du continent européen se sont perdues. Incapables de penser ni l’autrement ni l’après, elles sont aujourd’hui dans une impasse idéologique et politique dont il est temps de sortir. L’avènement de l’UE n’a pas amené la reposante « fin de l’Histoire » promise.

    En vérité, il n'est même plus tout à fait temps de se demander s'il faut ou non "sortir de l'Union européenne". Car c'est l'Union elle-même qui est en train de sortir. Elle sort de l'Histoire, par la toute petite porte. Tout le monde en est-il bien conscient ? Peut-être pas. Faut-il le démontrer ? Sans doute.

    Accepter de dresser enfin son acte de décès peut être l’occasion, en revanche, d’une heureuse renaissance des pays qui la composent.

    On en parle sur France culture, et sur "Le Vent se lève". Une bonne description du contenu par Jacques Sapir.

    Coralie Delaume est essayiste. Elle a notamment publié Europe, les États désunis (Michalon, 2014). Elle anime depuis 2011 le blog « L’arène nue », consacré au projet européen. David Cayla est économiste. Il est membre du collectif Les Économistes atterrés.

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    Pour aider les malheureux qui pensent aller voter à la primaire de la gauche, ou du moins qui en attendent quelque chose, à y voir un peu plus clair dans les conceptions des candidats à cette primaire, de l'avenir de l'Europe et des stratégies européennes à mener.

    Europe : les candidats du PS en quête de crédibilité

    Par Romaric Godin – La Tribune - 04/01/2017

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    2017: vers un nouvel ordre mondial ? Vers une sortie du modèle libéral?

    Florient Delorme - France Culture 2 janvier 2017, avec Bertrand Badie (CERI), Jacques Sapir (EHESS).

    Ils nous prennent pour des cons ou quoi ? Voilà en gros ce qu’ils racontent :

    Reviendrait au premier plan Syrie, Iran, Turquie, Russie, ce monde qu’on croyait périmé ? Ils devaient être hors-jeu, non ? Ils ne respectent jamais les règles !

    On nous a dit de regarder le Vendée Globe, et du coup on n’a rien vu venir ! Et maintenant, ils sont là !

    Mais comment va-t-on pouvoir les prendre au sérieux ? Mais qu’est-ce qu’on nous a fait croire ? Et on ne pourra plus circuler, même s’il n’y a rien à voir !

    Nous, on a rejoint l’Otan, et les Américains nous lâchent ! C’est le père Noël qui va nous défendre ?

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    « L'Europe fait preuve de cécité géostratégique face à la Turquie ! », entretien avec Olivier Delorme

    Coralie Delaume – L’arène nue - 31 décembre 2016

    Olivier Delorme compare l'Europe d'aujourd'hui avec celle, très conservatrice, de la Sainte-Alliance, et la situation actuelle avec l'Ordre européen dominé à l'époque par le chancelier autrichien Metternich. Ce parallèle, inspiré par la crise grecque de janvier-juillet 2015, soldée par une capitulation d'Alexis Tsipras face à ses créanciers, lui a rappelé le soulèvement grec contre les Ottomans en 1821.

    Olivier Delorme est l'auteur de La Grèce et les Balkans: du Ve siècle à nos jours (en Folio Gallimard, 2013, trois tomes). Il vient également de publier 30 bonnes raisons de sortir de l’Europe, éditions H&O, décembre 2016.

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    ITALIE

    Chaque fois que le peuple abandonné vote autrement que ce que voudraient les leaders politique soi-disant de gauche, soi-disant voulant défendre les intérêts du peuple, « on » (qui ? moi ?) appelle ça un vote populiste, et « on » essaie, autant que possible, de ne pas en tenir compte.

    Non, l'Italie n'est pas gagnée par le populisme

    7 déc. 2016 Par Salvatore plaida (*) Blog Mediapart

    « … le non a gagné largement là où le taux de chômage et le taux de pauvreté sont les plus élevés…

    … le non a été choisi par tous les syndicats, par l’Association nationale des résistants antifascistes (ANPI), par la majorité des juristes démocrates et par toutes les ONG qui ne font pas partie des réseaux clientélistes dominés par les partis au gouvernement…

    … les attaques et intox contre la victoire du non en Italie rappelle ce qu’on a fait contre la Grèce. Le terrorisme néo-libéral déchaîné contre le «peuple du non» est emblématique des modalités par lesquelles les pouvoirs financiers européens cherchent à imposer leurs orientations…

    Les leaders de la gauche convertis au néo-libéralisme ont tout fait et continuent la course pour écraser les travailleurs tout comme les écoles, les universités, la recherche et les activités culturelles. Force est de constater que les Renzi, Hollande et Valls (tout comme auparavant Blair) ont travaillé et continuent à insister dans la perspective de détruire la gauche, humilier les travailleurs et ce qui reste de leurs organisations syndicales… »

    *Salvatore Palidda est Professeur de sociologie à l’Université de Gênes (Faculté de Sciences de la Formation). Ses recherches portent sur les migrations, la criminalisation des migrants, les violences policières, le racisme.

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    Italie : un "non" pour dire "basta" à l'Europe

    Par Romaric Godin La Tribune 05/12/2016

    « Jadis le pays le plus europhile du continent, l'Italie est désormais un des plus europhobes. Si la zone euro ne s'interroge pas sérieusement sur les raisons de cette métamorphose, ses jours sont en danger. »

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    GRECE

    Retour sur la lourde responsabilité de la France dans la mise à terre, le 15 juillet 2015, de la Grèce insurgée.

    Grèce : François Hollande et sa fausse légende

    Par Romaric Godin – La Tribune 02/12/2016

    « la France de François Hollande a été la malédiction de la Grèce »

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    Point sur la situation économique et financière de la Grèce

    Grèce : forte croissance au troisième trimestre

    Par Romaric Godin – La Tribune  29/11/2016

    La croissance est revenue en Grèce au troisième trimestre, mais il s'agit en réalité d'une stabilisation sur le moyen terme à un niveau très bas. L'enjeu de la dette reste crucial.

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    Sans que l’on tienne compte ici du caractère illégitime, illégal et odieux de la dette grecque

    L'effacement silencieux de la dette grecque

    Par Florence Autret – La Tribune 29/11/2016

    En dépit du tabou tenace qui entoure toute annulation de la dette grecque, les Européens ont déjà renoncé à 100 milliards d'euros de créances sur Athènes. Le 5 décembre, les ministres des finances s'apprêtent à en faire encore un peu plus... tout en assurant qu'il n'en est rien.

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    TRUMP

    Politique post-vérité ou journalisme post-politique ?

    par (Monde diplo) Frédéric Lordon, 22 novembre 2016

    Après quelques extraits introducteurs :

    « … désarçonné à chaque nouvelle gifle, vécue comme une incompréhensible ingratitude, le système des prescripteurs fait du bruit avec la bouche et clame que si c’est ça, il faut « tout changer » — avec la ferme intention de n’en rien faire »

    « la presse ne se reconnaît aucune responsabilité depuis vingt ans dans la consolidation idéologique des structures du néolibéralisme, qu’elle n’a jamais réservé la parole à ceux qui en chantaient les bienfaits, qu’elle n’a jamais réduit à l’extrême-droite tout ce qui, à gauche, s’efforçait d’avertir de quelques inconvénients, de la possibilité d’en sortir aussi, qu’elle n’a jamais fait de l’idée de revenir sur le libre-échange généralisé une sorte de monstruosité morale, ni de celle de critiquer l’euro le recommencement des années trente, qu’elle n’a jamais pédagogisé la flexibilisation de tout, en premier lieu du marché du travail, bref qu’elle n’a jamais interdit, au nom de la « modernité », du « réalisme » et du « pragmatisme » réunis, toute expression d’alternative réelle, ni barré absolument l’horizon politique en donnant l’état des choses comme indépassable — oui, celui-là même qui produit de la Rust Belt dans tous les pays développés depuis deux décennies, et fatalement produira du Trump avec. Mais non, bien sûr, la presse n’a jamais fait ça. »

    « Le fulgurant éditorialiste du Monde … on sait déjà ce qu’il va écrire fin avril-début mai 2017, … à moins… qu’on ne fasse tirer au sort… par un singe… : « protestataire », « populisme », « colère », « tout changer », « repli national », « manque de pédagogie », « l’Europe notre chance », et « réformer davantage ».

    « cet étouffement ne laisse ouvert que le soupirail de l’extrême-droite, porte des Trump au pouvoir car ceux-ci arrivent lancés avec bien plus d’avance que des Sanders, dont lémédia, en effet, ont tout fait pour qu’il ne vienne pas déranger la candidate chérie (8), comme ils font tout pour abaisser Corbyn, traîner Mélenchon dans la boue, tous noms propres à lire ici plutôt comme des noms communs, comme les appellations génériques d’une possibilité de différence. Oui lémédia existent, bons apôtres du dépassement de l’idéologie en proie à des haines idéologiques incoercibles : par haine de Sanders, ils ont eu Trump ; par haine de Corbyn, ils maintiendront May ; à Mélenchon ils préféreront tacitement Le Pen »

    ... je vous laisse aprécier.

    (article signalé par mon amis Thierry sur Troll)

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    Mise au point concernant les faucons démocrates

    Suite à l’entrée « Guerre mondiale imminente ? » dans l’article « populismes » et à l’élection de Trump, j’ai constaté que plusieurs lecteurs du blog ont assimilé le discours terrifiant du chef d’état major US Mark Milley  à l’entourage qu’ils imaginent de Trump, comme si Clinton avait été un rempart contre un tel risque.

    Je me dois de les détromper, Milley fait partie des soutiens d’Hillary Clinton, ceux qu’on appelle les faucons démocrates neos cons, comme William Hix, général en chef de l'armée américaine, qui s’est exprimé dans les mêmes termes lors de la même réunion, promettant explicitement une 3e guerre mondiale. Ainsi que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, qui a sévèrement tancé Trump avant-hier, pour sa volonté de se désengager de l’Otan, et qui n’a pas pu s’empêcher de rappeler aux européens qu’après le Brexit, trois des quatre bataillons de l’Otan déployés en Europe de l’est seront dirigés par des pays non-membres de l’UE.

    Il faut également rappeler que Hillary Clinton a reçu plus d’argent des compagnies d’armement et de services militaires que tout autre candidat pendant la campagne présidentielle 2016, comme le montrent des données d’Open Secrets.

    C’est peut-être pour échapper au pire que des américains ont refusé de voter pour Hillary Clinton, qui a appuyé des coups d’État en Ukraine et au Honduras, s’est réjouie de la torture et de l’exécution extra-judiciaire d’un chef d’État africain, a contribué à la destruction de la Libye et de la Syrie en appuyant des terroristes qui font reculer les droits des femmes, parle de guerre contre l’Iran et la Russie, et de guerre nucléaire pour régler des conflits. Trump est probablement dangereux pour les États-Unis, Hillary Clinton est certainement dangereuse pour le reste du monde.

    Sur la politique de guerre globale de la clique Obama-Clinton, entourés par leur appuis néo cons militaires et industriels de la guerre, une mine de points de vue divergents par rapport à ceux habituels d’une Amérique gardienne de l’ordre mondial, www.globalresearch.ca. Le site internet, du Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) fondé par Michel Chossudovsky, économiste, collaborateur du Monde diplomatique, fut lancé en septembre 2001. Depuis, ses articles d’analyse se rapportent en particulier aux enjeux de « la guerre au terrorisme » lancée par les États-Unis ainsi que les guerres au Moyen-Orient.

    A propos de ce qui se joue aux Etats-Unis, avec cette élection, et plus particulièrement au sein du parti Démocrate, une intéressante conférence d’Emmanuel Todd : Crise de la société américaine, crise de la globalisation ?


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