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Du pain sur la planche (mise à jour du 28 février)
Quelques mots pour vous exprimer mon sentiment qu’un grand moment a débuté, porteur de l’espoir d’un regain d’intérêt au politique.
Cette fois au niveau du continent, pouvant concerner toutes les générations, lueur au bout d’un tunnel de 11 ans, depuis qu’une autre mise au travail nous avait semblé nous rendre acteurs - en tout cas chez nous français, lorsque notre classe politique nous avait soumis le projet de traité constitutionnel européen, avant de nous trahir en méprisant notre décision.
Sentiment également que ce moment comporte des enjeux considérables et de grands risques, et nécessite des luttes âpres et un haut degré d’intelligences collectives.
Alors, au travail, avec cette proposition d’échanges de pistes de compréhension.
La question qui me parait centrale, pour arriver à comprendre la posture du gouvernement grec et les enjeux en cours, est posée ainsi : « Alexis Tsipras aurait-il été élu si son parti avait adopté avant les élections la stratégie de rupture avec l’Europe que plusieurs, au sein de Syriza, préconisaient ? Le peuple grec aurait-il soutenu aussi fortement, avant et surtout après les élections, un programme ayant pour horizon immédiat la sortie de l’euro et/ou de l’UE ? » s'interroge Dimitris Alexakis, traducteur et animateur d'un lieu de création à Athènes, sur son blog (en français)
Il continue ainsi : « Les électeurs se sont prononcés en faveur d’une option différente de celle que prônait "l’aile gauche" de Syriza. La proposition majoritaire avait sans doute nombre d’ambiguïtés et d’angles morts (la proposition d’une sortie de l’euro ne comporte-t-elle pas, elle aussi, d’énormes zones d’ombre ?), c’est pourtant bien sur cette proposition que nous nous sommes prononcés en votant », poursuit-il. « Moins que de "capitulation", il faudrait peut-être parler de "clarification" : la pièce qui se jouait jusqu’alors en coulisses, avec les gouvernements grecs précédents, se joue à présent au grand jour, sous les yeux des peuples », avant de conclure : « Nous avons besoin de temps et nous ne pouvons pas revenir en arrière. »
Voici d’autres liens qui me semblent intéressants : (je complète cette liste pendant quelques jours, au fur et à mesure des parutions et découvertes, et avec votre aide)
Le bilan de 6 années de crise :
http://www.okeanews.fr/20150223-dette-grecque-le-bilan-de-six-annees-de-crise-par-stavros-tsipras
Que peuvent bien avoir les grecs en travers de la gorge, à propos de l’Allemagne ?
Enjeu pour la France et l’Allemagne : sauver la Grèce sans nuire aux contrats d´armement ?
Décryptage exemplaire du traitement de l’accord par les médias :
http://blogs.mediapart.fr/blog/eliasduparc/240215/les-mensonges-du-monde-sur-syriza
Que contenait le programme refusé par Varoufakis le 16 février ?
http://www.okeanews.fr/20150223-ce-que-contenait-le-programme-refuse-par-varoufakis-le-16-fevrier
Que penser de l’accord conclu le vendredi 20 février entre la Grèce et l’Eurogroupe ?
http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRKBN0LT1R220150225?pageNumber=3&virtualBrandChannel=0
http://www.lecourrier.ch/127981/grece_les_jeux_ne_sont_pas_faits
Que dit l’aile gauche de Syriza ?
Quels scénarios après l’accord conclu le vendredi 20 février entre la Grèce et l’Eurogroupe ?
http://russeurope.hypotheses.org/3482 (Jacques Sapir)
Comment tout cela est vécu, et porté, par les grecs ? tous les articles de Panagiotis Grigoriou : http://www.greekcrisis.fr/
Les enjeux du défi porté par les grecs, qui dépassent de très loin leurs seuls intérêts:
... article relayé ici par MDC (mouvement démocrate chrétien) : http://mouvdc.canalblog.com/archives/2015/02/28/31618847.html
Au grand jour également, a été dénoncée mardi 24 au soir, la puissante et incontrôlée troïka, dans un excellent documentaire de Harald Schumann, que l’on peut regarder, pour ceux qui l’ont raté, jusqu’au 3 mars ici : http://www.arte.tv/guide/fr/051622-000/puissante-et-incontrolee-la-troika?autoplay=1
et consultable ensuite sur youtube: https://www.youtube.com/watch?v=TaAaOf73E40
A l'issue de ce documentaire, prémisses d'un tribunal d'opinion?
http://www.pauljorion.com/blog/2015/02/27/troika-il-va-peut-etre-falloir-sen-occuper-nous-memes/ (Petit texte de Paul Jorion, mais surtout les riches commentaires à sa suite, entre autre la mise en perspective de Benedicte Kibler)
Au fait, qui est Varoufakis ?
et plus ardu, une de ses conférences : http://www.docdroid.net/shpv/varoufakis-erraticmarxist-vf.pdf.html dont le paragraphe conclusif est:
Les confessions radicales comme celle que je viens de tenter de faire sont peut-être le seul remède au glissement idéologique qui menace de nous transformer en rouages de la machine. Si nous devons forger des alliances avec nos adversaires politiques, nous devons à tout prix éviter de devenir comme les socialistes, qui ont échoué à changer le monde mais ont réussi à améliorer leurs propres existences individuelles. Le truc est d’éviter la tentation de réaliser une révolution aussi large que possible – au final, cela ne ferait qu’aider les néo-libéraux à dépasser toute opposition à leurs politiques auto-destructrices – et de garder en tête les échecs inhérents du capitalisme, tout en essayant de le sauver de lui-même, pour des raisons stratégiques.
Et pour terminer, le point de vue de l’historien Olivier Delorme (La Grèce et des Balkans, Gallimard, 2013), qu’il exprime dans son blog :
http://www.olivier-delorme.com/odblog/index.php?2015%2F02%2F24%2F509-pour-tous-ceux-qui-crient-au-loupOn peut lire ici une toute récente interview d'Olivier Delorme qui éclaire bien l'actualité par son regard d'historien: http://l-arene-nue.blogspot.fr/2015/02/quel-que-soit-le-risque-les-grecs.html
Alors, quoi faire ?
A cette question, en avril dernier aux Ceméa, lors d’une rencontre autour de la question « Que signifie de découvrir un pays comme la Grèce quand solidarités et vigilances s'imposent ? », Georges Triantafilidi avait répondu que que la principale aide que nous pouvons apporter aux Grecs est d’accroitre notre vigilance et notre lucidité sur ce qui se passe partout en Europe, en Grèce, dans les autres pays du sud de l’Europe, mais également chez nous, encore relativement protégés.
Je pense que moins d’un an plus tard, il faut y ajouter : descendre dans la rue à chaque fois que c'est possible, appeler les amis à nous rejoindre, partout en Europe, pour manifester notre solidarité avec le peuple grec et son gouvernement, parce que nous avons besoin d'eux.
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