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Martigues - Cagliari : juillet 2012
avec Hugo, Loélia, Adrien et Robin.
440NM en 103 heures (moyenne 4,2 nœuds)
dont 48 heures à la voile.
Hugo voulait une croisière assez longue et technique pour continuer à prendre ses marques sur le bateau, dans la perspective de pouvoir se passer de moi à bord dans quelques années.
Il avait constitué lui-même l'équipage pour ces quatre semaines à bord.
Entre le 23 et le 28 juin : une semaine bien remplie avant la mise à l’eau.
Nettoyage de printemps et armement.
Entre autres, démontage, nettoyage et graissage des winches
Fabrication d'un capot de descente coulissant en forme galbée, en contreplaqué 3 couches polyester - une belle coopération avec Adrien qui a pu mettre a profit sa formation de menuiserie.
L'ancien capot s’était cassé lors du désarmement en septembre, et le nouveau, commandé depuis plusieurs mois, n'était pas arrivé.
On ne pouvait pas partir sans (sécurité). Celui que nous avons fabriqué est plus solide que l'original en plexi, et protège le carré du soleil.
D'autres améliorations ont été apportées:
- la colonne de barre a été grattée et repeinte par Loelia,
- un soutien de bôme est installé, qui rend la balancine inutile,
- l'accastillage de pont est entièrement revu,
- un cône de distribution du mouillage est installé dans la baille à mouillage
(ces trois dernières choses en coopération avec Hugo).
Et de belles soirées dans le salon de verdure aménagé avec les meubles de Hugo récupérés à Lyon avant de les rappatrier à Strasbourg.
Vendredi 29 juin :
tentative pour rejoindre le Frioul
20NM en 5 heures dont 4 à la voile.
La météo annonce du SE modéré à assez-fort fort entre Port-Camargue et le cap Camarat pour les prochains jours. Nous allons tenter de passer au près.
11h30 : fin de la mise à l'eau, nous partons de Port Maritima.
16h : devant Port de Bouc, SE5/6, 2 ris et foc de brise, louvoyage pénible dans une mer formée.
18h20 : devant le cap Couronne, le vent est ESE, 6 bien établi, le Friou pourrait être obtenu après 7 autres heures de louvoyage pénible. Nous nous faisons une raison et retournons à Port Maritima, grand largue à 7,5 noeuds.
20h30 : prise de quai à la darse d'accueil de Port Maritima.
Samedi 30 juin : relâche à Ferrière
Ce matin, la météo annonce un grand frais d'ESE toute la journée.
Nous déplaçons le bateau au port de Ferrière.
Dimanche 1 juillet : étape double vers les Embiez
46NM en 8 heures au moteur.
Ce matin, plus de vent. Mais la météo prévoit grand frais d'ouest pour demain entre Port Camargue et la Ciotat, et vent frais seulement, qui est navigable au portant, après la Ciotat. Il fadra donc passer la Ciotat aujourd'hui.
9h : départ de Ferrière.
Toute la route se fera au moteur,
le léger vent d'ouest n'est pas suffisant
pour porter les voiles.17h : nuit au port des Embiez
Lundi 2 juillet : vers les îles d'Hyères.
25NM en 4 heures à la voile.
10h : départ des Embiez,
W5, vent arrière génois seul,
mer peu agitée, 7 noeuds.11h : passage du cap Sicié,
W6, vent arrière, mer agitée,
on réduit le génois, 7 noeuds.13h : petite passe de Porquerolles,
W7, grand largue,
génois seul encore réduit,
toujours 7 noeuds.14h30 : mouillage de nuit plage de la Badine,
à l'abri de la presqu'île de Giens.Mardi 3
et Mercredi 4 juillet :traversée vers la Sardaigne.
158NM en 27 heures
dont 16 à la voile.Météo favorable : vent d'ouest modéré mollissant en seconde partie de nuit.
9h30 : départ de la Badine, W faible, vent arrière.
11h30 : passage de la pointe de la Galère, Porquerolles, W2, nous filons vers le large à 6 noeuds au près.
18h30 : 42.22N, 6.54E, WSW4, mer peu agitée,
au travers à 6,5 noeuds,
nous venons de prendre un ris pour la nuit.1h : 41.49N, 7.55E, le vent est tombé, moteur.
Une très belle première partie de la traversée se termine.Robin, pendant son quart, affiche devant la lune :
"WHISH YOU WERE HERE".7h50 : 41.19N, 7.55E, l'île d'Asinara, à 20NM devant nous, commence à se découper sur le fond des montagnes sardes. Toujours au moteur.
12h : Punta dello Scorno, au nord d'Asinara,
que nous contournons pour rejoindre notre mouillage.12h30 : Punta Bianca,
amarrage de nuit au mouillage organisé.Nous sommes le seul bateau
dans ce mouillage réputé saturé.
Les plaisanciers ne sont pas encore arrivés.
Même le service de récolte de la taxe de mouillage
n'est pas encore organisé.La Sardaigne est à nous.
jeudi 5 juillet : vers Porto Conte.
39NM en 6 heures au moteur.
Le vent n'est pas au RV, calme plat.
L'eau est à 28°, on resterait bien dans ce petit paradis.
Mais demain matin nous devrons déposer Robin dans un port pour qu'il puisse rejoindre un aéroport pour retourner à Londres.
Il reste 46NM jusqu'à Alghero.
9h30 : départ d'Asinara au moteur.
10h45 : passage de Fornelli,
délicats alignements
pour déborder les hauts fonds
entre l'île d'Asinara et le cap Falcone.16h : mouillage de nuit
à l'entrée ouest de Porto Conte.Vendredi 6 juillet :
Alghero, départ de Robin.
7NM en 1 heure au moteur.
9h : départ de Porto Conte. 10h30 : prise de quai dans le port d'Alghero. Départ de Robin,
qui doit rejoindre son grand-père en Tanzanie.Courses et eau. Nous avons tenu une semaine entière. Les courses du 29 juin nous ont nourri pendant une bonne semaine, sans manquer de rien ; bravo à l'équipage.
Belle soirée
dans la vieille ville de style catalan.Samedi 7 juillet : thon du ciel II.
35NM en 6 heures au moteur.
Météo : toujours calme plat.
13h30 : départ d'Alghero au moteur
19h30 : mouillage de nuit
au sud du Capo di MannuLe "thon du ciel II": le thon du ciel, c'était l'an dernier, un cadeau d'un plaisancier qui avait, lors de sa traversé vers la Corse, pêché un thon rouge. Pour ne pas le gâcher, il l'avait partagé avec les autres bateaux du mouillage. Julie a immortalisé cela par une sculpture exposée dans le bateau. On en avait pour deux repas à 6.
Hier soir sur le ponton d'Alghero, un jeune belge nous fait exactement le même cadeau : 1,5kg de filet de thon rouge, qui piqué à l'ail, à feu très doux dans notre four, est un délice.
Dimanche 8 juillet : vers le golfe d'Oristano.
16NM en 3 heures à la voile.
Le vent est de retour.
9h15 : départ du mouillage. SE4, 1 ris dans la grand-voile, pour du bon-plein à 6 noeuds.
12h : amarrage au mouillage organisé de Tharros.
Au moment de vouloir déplacer le bateau pour le rapprocher de la côte où un amarrage vient de se libérer, nous constatons que le démarreur ne fonctionne plus.
Enquête minutieuse tout au long du circuit électrique, pour finir par soupçonner l'état de la batterie, pourtant rechargée à Alghero. C'est dimanche, on verra demain.
Lundi 9 juillet : Torregrande, batterie et démarreur.
10h : Hugo et Roland traversent en annexe, le nord du golfe pour rejoindre le port de Torregrande distant de 4NM et reviennent trempés par les embruns avec une batterie neuve.
Essai : ça ne marche pas. Ce n'était donc pas la batterie, mais le démarreur lui-même.
Essai infructueux d'y accéder pour démontage. Il est collé contre la cloison du compartiment moteur, et il faudrait une clé à pipe avec une rallonge de 45cm.
Pour l'instant, la seule solution est le réparateur équipé de l'outillage adéquat. Hugo et Roland avaient par précaution convenu avec le capitaine du port d'une tactique pour permettre une éventuelle arrivée à la voile dans ce port enclavé dans les bancs de vase. Il y aura deux alignements à respecter pour ne pas s'envaser.
15h : départ de Tharros, NW4,
largue au génois seul.16h : entrée bien technique dans le port de Torregrande, poussés par l'annexe du personnel du port dans l'étroit chenal d'accès par brise de face.
Le réparateur arrive rapidement pour démonter le démarreur et l'emporter chez lui. Il le démontera ce soir et constatera un simple encrassement des contacts par la poussière des charbons. Nous aurions pu le faire nous-mêmes avec l'outillage adéquat.
L'an prochain, il faudra aménager une trappe d'accès dans la cabine bâbord et acquérir un jeu de clé sérieux.
Mardi 10 juillet : vers le grand sud.
31NM en 5 heures dont 3 à la voile.
Le vent est portant aujourd'hui, et demain à nouveau calme plat prévu.
Nous filons vers le sud.
13h30 : sortie de Torregrande, NW3, au travers à 6 noeuds.
17h : punto di Tremolia, le vent tombe, moteur.
19h : mouillage de nuit
devant la plage de Portixeddu.Mercredi 11 juillet :
Ile de San Pietro.
22NM en 4 heures au moteur.
Deux grandes îles au sud-ouest de la Sardaigne : San Pietro et San Antioco.
Nous rejoignons le sud de San Pietro.
11h30 : départ de Portixeddu, vent nul, moteur.
15h30 : mouillage de nuit cala Punta Nera. Jeudi 12 juillet :
relâche à Punta Nera.
Calme plat aujourd'hui.
Nous décidons que ce sera notre première relâche.
Vendredi 13 juillet :
Zafferano.
26NM en 5 heures à la voile.
9h45 : départ de Punta Nera.
N4, vent-arrière génois seul.12h : passage du cap Sperone.
N5, vent-arrière génois seul.15h30 : mouillage de nuit à Porto Zafferano.
Le mouillage est idyllique.
Samedi 14 juillet : Pula.
31NM en 6 heures dont 5 à la voile.
Nous aimerions rester une journée de plus à Zaffera, mais la fin de la croisière s'approche et le vent contre est établi pour plusieurs jours.
Il faut avancer.
9h45 : départ de Zafferano.
E5, mer belle, tout dessus au louvoyage
pour doubler le cap Spartivento.16h30 : devant Santa Margherita,
le vent tombe, moteur.18h : mouillage de nuit au capo di Pula.
Dimanche 15 juillet : relâche à Pula.
Il ne reste que 14NM pour rejoindre Cagliari et la prévision météo évolue vers du vent modéré.
Nous profitons de cette dernière journée au mouillage.Lundi 16 juillet : Cagliari.
14NM en 4 heures au moteur.
8h45 : départ de Pula.
NNE6, en plein dans le nez. Nous abandonnons l'idée d'un louvoyage qui serait interminable et optons pour le moteur.
Mais la jauge de gas-oil est presque à zéro.
C'est tendu.
La mer est agitée et les embruns balaient le cockpit. Le pilote auto ne tient pas.L'équipage est vaillant pour sa dernière navigation.
12h30 : prise de quai
à la marina de Sant Elmo à Cagliari.Nettoyage du bateau et visite de la ville.
Belle soirée, et restaurant avec menu sarde typique : les plats se suivent sans qu'on puisse les choisir, on s'arrête quand on veut selon son appétit et on paie pour ce qu'on a consommé.
Demain matin, l'équipage rejoindra l'aéroport.
Fin de croisière