• du 27/6 au 5/7 la campagne du NON.

     

    Dans cette page, j'ai essayé de relayer, au jour le jour, jusqu'au résultat du référendum du 5 juillet, les éclairages qui me paraissaient utiles à la compréhension des enjeux et des conséquences du moment d'histoire convoqué la nuit du 26 au 27 juin par le Premier ministre grec.

    Tsipras appelle le peuple grec à dire NON.

     

    Thierry, de Troll, m'a aidé pour la veille. Merci également à Hélène, d'Alizé et Philippe, de Matin bleu.

    Tout savoir sur la dette grecque

    compte twitter Okeanews partage toutes les informations importantes

    Les résultats du ministère de l'Intérieur sont affichés ici

     

    Emportés par notre avidité de Grèce, nous n'avons prêté attention à la déclaration de Jean Luc Melenchon du 29 juin : "La Grèce ne peut se défendre que par l’intervention de son peuple. C’est ce que signifie le recours au référendum. Pour contrer ce mouvement, si les Grecs choisissent la résistance, alors leurs ennemis devront recourir à la force non par goût mais parce que c’est le seul moyen que l’on connaisse, depuis que l’Histoire s’écrit, pour briser la volonté collective d’un peuple."

     

    Dimanche 5 juillet

    Tsipras, à l'issue du scrutin: les Grecs veulent une Europe de la solidarité et de la démocratie

    Ses priorités:

    « Le rétablissement d'un système bancaire qui fonctionne et de la stabilité économique. »

    « La question de la dette sera sur la table des négociations. » (Tsipras est maintenant fort du rapport du FMI publié le 3 juillet et qui confirme le caractère insoutenable de la dette hellénique)

    Libéré d'un programme de 2012 qui s'est terminé le 30 juin, il peut compter sur ce soutien populaire pour négocier un nouveau plan incluant moins d'austérité et un règlement du problème de la dette.

     

    Le NON l'emporte à plus de 60%

    Étonnants, admirables, irremplaçable Grecs. Ils l’ont osé, ils l’on fait. Malgré les pressions des puissances internationales, des médias grecs, et du patronat grec. Que cela nous serve de leçon, et d’exemple. Maintenant voir la suite…, Et la suite de notre soutien !

     

    En direct du bureau de vote de Samos

    Nous revenons de deux heures passées à l'école ou se déroule le vote à Samos.
    Beaucoup, beaucoup de monde. On vient voter en famille.
    L'armée est là, les coast guards, la police.
    Tout se déroule très calmement.

    Nous avons rencontrè des représentants de Siryza, puis les communistes, puis la droite ( enfin, il ont dit "right", mais sans préciser le parti)
    Le communisme nous a déclamé un poème parlant d'espérance et d'anti capitalisme.
    La droite faisait la gueule (je ne sais pas pourquoi, peut-être parce qu'on avait des badges "OXI", mais ils faisaient la gueule déjà à notre arrivée, avant même que l'on cause avec qui ce soit!) et n'ont pas voulu dialoguer.

    Les deux représentants de Syriza nous ont paru humbles, pas du tout excités ou en colère. Ils nous ont parlé, bien sûr, de la propagande effrénée dans les TV publiques, ces derniers jours, mais avec un sourire résigné !
    Ils nous ont parlé de Schlaüble (qui a déclaré hier qu'il n'en avait plus rien à foutre du "oui" ou du "non" et que, de toute façon, les grecs allient morfler grave quant il reviendrait. A la question sur la nouvelle position du FMI, Schlaüble a répondu " j'en ai rien à carrer du FMI et de sa position de merde !" (euh...la traduction est de moi! LOL )
    Ils nous ont dit aussi que, si par extraordinaire, le "non" l'emporterait, ils n'iraient pas dans la rue défiler en criant et en tirant des pétards: "Ce n'est pas un match de football" nous ont-ils dit.
     

    Nous n'avons senti aucune angoisse, aucune haine en eux, aucune revanche. Juste de l'attente sereine.
    Voilà. C'était les Trolliens, en direct depuis Samos. Françoise et Thierry

     

    "On a voulu vivre comme des requins et on s'est noyés. On ne savait pas nager"

    Par Doan Bui - L'Ob Eco

    "On distribue aussi des choses aussi nécessaires que du lait infantile. Maintenant, certaines familles sont tellement dans le besoin qu'elles rationnent les portions de lait, en allongeant avec plus d'eau. Les petits sont tout simplement sous alimentés : je ne pensais pas voir cela un jour dans ma vie dans mon pays"

    "Mon patron nous a menacé de ne nous payer plus que trois jours sur six si nous votions non", raconte Elias, vendeur dans un magasin de vêtements. "J'ai dit que je voterai oui, pour avoir la paix, mais bien sûr je n'en ferai rien"

    "Nous croyons en l'Europe, mais pas en cette Europe là. Je ne veux pas pour mes enfants d'un pays où le seul dieu soit l'argent. Je suis volontaire ici, c'est un acte de résistance. Et dimanche, dire non, ce sera encore une façon de résister"

     

    L'autre NON grec, celui de 1940, que signifie-t-il pour les Grecs?

    Romaric Godin  |  04/07/2015, La Tribune

    Le 28 octobre 1940, le général Metaxas, dictateur grec, disait "non" à l'ultimatum de l'ambassadeur italien. Une date devenue fête nationale qui donne au "non" une valeur particulière en Grèce.

    (lire la suite)

     

    Grèce : les scénarios de l'après-référendum

    Romaric Godin  |  04/07/2015 La Tribune

    Le scénario le plus « acceptable » semble donc être celle d'un « non » suivie d'un attentisme de la BCE, d'une courte négociation où les Grecs accepteraient un plan légèrement modifié des créanciers et accompagné d'un engagement à ouvrir des discussions sur la dette. Dans ce cas, on éviterait la crise politique en Grèce et chacune des parties sortirait la tête haute. L'économie grecque pourrait alors retrouver un fonctionnement normal, nonobstant les effets des mesures annoncées. Mais ce scénario n'est pas aujourd'hui le plus probable.

     

    Et si Varoufakis avait raison ? [El Pais - traduction okeanews]

    Une dizaine d’économistes consultés par EL PAÍS soutiennent que les objectifs financiers exigés de la Grèce sont impossibles à atteindre et que la dette doit être restructurée.

     

    «La liberté demande de la vertu et de l’audace» (Alexis Tsipras, 3 juillet 2015)

     

    Discours prononcé par le Premier ministre grec, à Athènes, sur la place de la Constitution, lors du rassemblement en faveur du « non » au référendum du 5 juillet 2015

     

    Samedi 4 juillet

    Veillée d'armes, par Panagiotis Grigoriou: "L’historien du futur, retiendra déjà que le jeune politique Alexis Tsípras, a eu le mérite de poser à son peuple une vraie question, bien qu’incomplète et cela, non sans un certain retard."
    Athènes, ambiance assurée et cependant incertaine. Sur une façade de la Banque de Grèce, le seul graffiti... très frais qui s’impose par ces temps et par ces vents: “NON - 5 juillet”. Vendredi soir (3 juillet), place de la Constitution nous étions vraiment très nombreux. Grand rassemblement et concert en faveur du ‘NON’, émotion, dignité, et quoi qu’il arrive, un sens certain de la gravité des moments. J’y ai rencontré tant d’amis, tant de connaissances comme de consciences. “Venceremos, certainement”, fut le message que mon ami Kóstas Arvanítis m’a envoyé depuis son studio de la radio 105,5 (SYRIZA). Patience !

    Nous préférons les eaux inconnues au marécage cartographié, Place de la Constitution, le 3 juillet


    Nous savons combien le résultat risque d’être serré, déjà si l'on tient compte de ce déluge de terrorisme exacerbé que les “Institutionnalisés” internes comme externes, exercent sur la population grecque. Autrement, la volonté exprimée du ‘NON’ aurait atteint 80% des bulletins.

    Mais nous sommes en guerre, sûrement la dernière, avant que la mise à mort des démocraties ne soit ainsi définitive et irréversible. Le sens de notre combat c’est de neutraliser ces assassins des démocraties et des sociétés, déjà en Europe. Nous en sommes bien conscients, nous sentons alors toute l’hybris du temps mauvais bancocrate et eurocrate, leur tyrannie dévoilée et outrancière, sauf pour les nombreux aveugles à la conscience atteinte, voire, éteinte.

    lisez la suite!

     

    La preuve qu'une taxe sur les dépôts devient inévitable ? Romaric Godin met en doute la version « rose » d'une issue de la crise en cas de « oui » au référendum.

     

    Béatrice Delvaux éditorialiste en chef du soir : la responsabilité des dirigeants européens est lourdement engagée aux yeux de l’histoire

    Mépriser le dirigeant grec ne sert à rien, et n’est en fait qu’un autre signe de l’aveuglement des élites européennes : Tsipras parle à l’âme d’une partie des peuples européens, à leur colère, à leur envie d’autre chose. Le faire taire ne tarira pas la source de ce désenchantement. Le penser serait une très grave erreur.

    «  Une institution qui n’est pas capable de résoudre un problème aussi petit que la Grèce, ne pourra en résoudre de plus gros  », c’est Romano Prodi, ex-président italien de la Commission, qui faisait vendredi à La Repubblica, cette déclaration. La suite fait froid dans le dos : «  Je voudrais bien voir Merkel, Juncker et Lagarde prendre la responsabilité de lâcher la Grèce hors de l’Europe. Certes, l’irrationalité de l’histoire est toujours une possibilité. La Première Guerre mondiale aussi est née d’un petit incident. Mais je veux espérer qu’Athènes n’est pas notre Sarajevo.  »

    (Lire en entier)

     

    La Grèce est entrée en terre économique inconnue

    03 juillet 2015 |  Par martine orange - Mediapart

    Extraits :

    « Quel que soit le résultat du référendum, les responsables européens vont se retrouver confrontés à une situation plus critique qu’ils ne le croient et qu’ils ont en grande partie provoquée. Car la dégradation de l’économie a peut-être atteint un point de rupture. La suspension du versement des aides dès juillet 2014 – soit bien avant l’élection de Syriza –, l’intransigeance des créanciers face à toute reconsidération de la dette grecque, les plans de sauvetage proposés plus irréalistes les uns que les autres, la décision de la BCE en février de priver les banques grecques des guichets réguliers du système monétaire européen, puis celle de geler les fonds de liquidité d’urgence aux banques, ont créé une réaction économique en chaîne difficilement contrôlable. Aujourd’hui, le pays est au bord de l’explosion économique. »

    « Jeudi 2 juillet, le FMI a publié officiellement une nouvelle étude sur la situation grecque. Que dit-il ? Que la dette est insoutenable. L’institution estime que la Grèce a besoin d’un troisième plan de sauvetage lui apportant immédiatement 10 milliards d’euros dans les mois qui viennent et 50 autres milliards sur trois ans. En échange de réformes, elle propose une restructuration de la dette, avec une période de répit de 20 ans, et en reportant la fin des paiements en 2055. Ce plan ressemble – parfois même en plus radical – à celui qu’a proposé pendant des semaines cet « énergumène » de Yanis Varoufakis aux responsables européens. »

    « Quoi qu’elle en dise, l’Europe risque de payer chèrement cette mise à genoux.  Elle a déjà dilapidé une grande partie de son capital moral. »

    Télécharger le document complet

     

    Vendredi 3 juillet

    Grèce, le coup d’Etat silencieux

    Stelios Kouloglou, Monde diplomatique

    "La situation rappelle le Chili du début des années 1970, lorsque le président américain Richard Nixon s’employa à renverser Salvador Allende pour empêcher des débordements similaires ailleurs dans l’arrière-cour américaine. « Faites hurler l’économie ! », avait ordonné le président américain. Lorsque ce fut fait, les tanks du général Augusto Pinochet prirent la relève...

    Le coup d’Etat silencieux qui se déroule en Grèce puise dans une boîte à outils plus moderne — des agences de notation aux médias en passant par la BCE. Une fois l’étau en place, il ne reste plus que deux options au gouvernement Tsipras : se laisser étrangler financièrement s’il persiste à vouloir appliquer son programme ou renier ses promesses et tomber, abandonné par ses électeurs."

    Télécharger « blog.pdf »

     

    Non à la tentative de Coup d’État... essai, qui servira lorsqu’il va falloir rétablir au besoin la “bonne gouvernance”, dans les autres pays
    Sur son blog greek crisis, Panagiotis Grigoriou dénonce ce matin une « tentative de Coup d’État, à peine masquée, en cours … orchestré par Martin Schulz, la Troïka en général et semble-t-il... l’Axe franco-allemand… »
    Quelques autres extraits :
    «… “j’ai vu passer de nombreux, ils m’ont dégoûté ou sinon, ils m’ont laissé indifférent, aucun affect... mais voilà que ce jeune homme de quarante ans, provoque en moi une énorme émotion lorsqu’il s’adresse à nous. Et c’est pour cette raison que tout le monde tente à le faire tomber ; ils finiront par l’assassiner... vous verrez. Donc pour moi c’est clair, dimanche, je dis ‘Non’”, commente alors un retraité entouré par ses proches dans une taverne du Golfe Saronique. »
    « La population grecque subit depuis une semaine une énorme opération de propagande, de désinformation et de terreur, je n’ai jamais connu une situation semblable depuis le temps des Colonels, et encore. »
    « Au début de cette semaine, les... grands medias, ont fabriqué leur propagande sur les images de... l’Apocalypse, devant les guichets automatiques, nouveaux lieux de supplice pour les Grecs. Les journalistes mainstream ont alors versé de leurs larmes de crocodile devant “le Golgotha que vivent nos retraités en ce moment”, ces mêmes petits sergents du totalitarisme médiatique qui ne s’étaient jamais émus des suicides de tant de retraités, tant de commerçants ou de chômeurs laminés par la politique troïkanne, 10.000 suicides en quatre ans... dont celui de mon cousin Kóstas en janvier 2014, rien que pour rappeler certaines réalités. »
    « Quoi que l’on dise, cette question “grecque” contient bien en germe sa déduction et suite fort logiques: l’Européisme peut-il proposer d’autres choix politiques et économiques, autres, que la mise-à-mort des sociétés, que la tyrannie du néo-absolutisme prétendument technocrate, par exemple si cher (car payé par nous tous) à Martin Schulz ? La réponse est bien NON, et voilà comment le sens du vote grec est alors si décisif. »
    « Et en cas de compromis après un ‘Non’ ? Rendez-vous donc la semaine prochaine ! Rendez-vous aussi dans quelques mois, dans quelques années, ailleurs dans la zone euro. Car la “gestion de la démocratie” en Grèce et à Chypre (fermeture des banques, terreur et propagande, participation du patronat etc.), est indiscutablement un... essai, qui servira lorsqu’il va falloir rétablir au besoin la “bonne gouvernance”, dans les autres pays. »

     

    Déclarations de la Présidente du Parlement grec

    au sujet des ingérences grossières dans le processus du référendum et la tentative d’en changer la question.
    « … Ce qui est important c’est non seulement ce qu’ils disent, mais qui le dit.
    Le disent les représentants des gouvernements qui se sont alliés aux gouvernements qui ont détruit le pays et ont fait des échanges avec eux.
    Le disent les représentants d’organisations internationales qui ont participé à des programmes catastrophiques qui ont décomposé la société et causé d’indicibles malheurs.
    Le disent des dignitaires, qui ont admis s’être trompés dans le cas de la Grèce, encore et encore.
    Mais le disent aussi les représentants du système politique corrompu des anciens partis, de la corruption et des combines, ceux qui ont créé une dette illégale, honteuse et insoutenable et qui veulent la mettre sur le dos du peuple, de la jeunesse et des générations futures, sans rendre de comptes. » …
    Elle rappelle très précisément le sens des réponses, oui ou non, et les répercussions que la réponse majoritaire entrainera :
    « Le oui ne signifie pas oui à l’Europe. Il signifie oui à l’ultimatum adressé par la Troïka au gouvernement grec. Le oui signifie oui aux mémorandums, à la soumission et à la servitude. Oui à des diminutions supplémentaires des salaires et des retraites, Oui au chômage et à la précarité de l’emploi, Il signifie oui à l’abandon de la souveraineté et de la démocratie, au bradage des biens publics, à de lourds impôts sans fin.
    Il signifie aussi oui à la dégradation de la Grèce de pays membre à part égale de l’UE en pays paria et en colonie de la dette.
    Le non signifie non aux tactiques et pratiques antidémocratiques. Non aux chantages anti-européens et aux ultimatums. Non aux blocages artificiels. Non à l’asphyxie du peuple, avec les banques fermées. Non à l’asservissement d’États-membres par d’autres États-membres. Non à la soumission économique et politique. »
    (Lire en entier)

     

    Synthèse
    Dans un article NouvelObs, Timothée Vilars fait une bonne synthèse de la situation créée par la convocation du peuple grec à un référendum dimanche prochain.

     

    Et si le "oui" gagne ? Débats au sein de Syriza

    D'après Angélique Kourounis, Correspondante à Athènes pour La Libre Belgique: 

    "... Les uns, légalistes, défendent que le mandat du gouvernement de coalition entre Syriza et les nationalistes d’Anel n’arrivera à terme que dans trois ans et demi. Il faut rester au pouvoir et prouver que la gauche peut gouverner. Démissionner équivaudrait à "louper un rendez-vous historique". Mais justement, rétorquent d’autres membres du Syriza : parce que le moment est historique et parce que la gauche est au pouvoir pour la première fois, elle ne peut faire n’importe quoi et doit démissionner en cas de "oui". Il ne peut être question pour ce gouvernement d’appliquer des mesures d’austérité "de droite"..."

    (lire l'article)

     

    Jeudi 2 juillet

    Le secret des banques derrière la tragédie grecque
    Maria Lucia Fratelli, membre de la Commission Vérité sur la Dette Publique Grecque [1] et coordinatrice de l'audit citoyen de la dette du Brésil, analyse les faits pour révéler la supercherie du bailout grec de 2010.

    "... les «prêts» du FESF (aujourd'hui le plus gros créancier de la Grèce) ont abouti à la recapitalisation des banques privées grecques. La Grèce n'a pas reçu un véritable prêt ou un soutien du FESF. À travers les mécanismes insérés dans les accords du FESF, l'argent réel n’est jamais parvenu en Grèce. Le pays a donc été forcé de réduire les dépenses sociales essentielles afin de rembourser, en espèces, les taux d'intérêt élevés et tous les frais abusifs. Et devra également rembourser le capital qu’il n’a jamais reçu."

    Télécharger « banques.pdf »

    Que notre "NON" résonne dans toute l'Europe

    Par Alkis Antoniadis, membre de la délégation de SYRIZA au Parlement Européen.

    "Malgré la terreur exercée par les médias et les Institutions, pour le peuple grec, le dilemme est clair. Soit nous votons pour l'abolition des mémorandums et l'ouverture d'une nouvelle voie porteuse d'espoir, soit nous votons pour la continuation de l'austérité, de la pauvreté et de la misère pour les 50 années à venir." (lire la suite)

    Lors de son allocution à la télévision hier soir, Alexis Tsipras

    a expliqué sa démarche au peuple grec (vidéo avec interprète)

    et l'analyse de Romaric Godin (La Tribune)

     

    La stratégie de Tsipras divise-t-elle la Grèce ?

    Cela ne semble pas être le cas, répond Adéa Guillot, correspondante du Monde à Athènes. (video)

     

    Mercredi 1 juillet

    Rapport d'étape sur la guerre

    Télécharger « article_547235.pdf »

    C'est Thierry de Troll qui nous invite à lire La déclaration d’indépendance de la Grèce PAR CHRISTIAN SALMON ARTICLE PUBLIÉ PAR MEDIAPART LE MARDI 30 JUIN 2015; quelques extraits:

    "C’est la première guerre spéculative, financière et numérique qui utilise les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour discréditer, intoxiquer, créer des épidémies de panique, déstabiliser un pouvoir souverain."

    "Quels arguments opposer à la propagande hyper réelle des pouvoirs financiers, qui désinforme et désoriente, qui affole et envoûte ? Stricto sensu : rien ! C’est une guerre aux moyens asymétriques : à la conquête des cœurs et des esprits, il n'y a guère que le cœur et l’esprit à opposer. Le courage d’Achille. La ruse d’Ulysse. La colère synchrone contre l’arrogance des puissants qui apprend aux personnes qu’elles peuvent être des citoyens."

    "La condition essentielle pour que l’homme sorte de son état de minorité, c'est que soit bien distingué ce qui relève de l'obéissance et ce qui relève de l'usage de la raison. C’est ce que viennent de faire les Grecs. En dénonçant l’irrationalité des créanciers, ils les ont décrédibilisés. Désormais les choses sont clairement réparties : d’un côté une autorité sans raison, en perte de crédibilité, celle de l’Europe, de l’autre une raison commune en marche vers son autorité, celle de l’histoire."

    (pour prendre la mesure de la panoplie militaire de l'agresseur, réécoutez le rapport d'Eric Toussaint et la conférence de Myret Zaki - liens dans Ames sensibles s'abstenir)

    Aphorismes

    Quelques posts du fil Tweeter d'Alexis Tsipras:

    - They see Europe as a superficial union w/IMF being "glue" that binds. They are not the visionaries Europe needs.

    - A socially just agreement that puts burden on those who can shoulder it, & not on pensioners & workers once again.

    - You're being blackmailed & urged to vote Yes to all of institutions' measures without any solution to exiting the crisis.

    - The power is in the people's hands: Greek people will vote / NO to submission, unemployment, migration of young people

    Sondage

    Référendum en Grèce : le non toujours majoritaire, mais en baisse. L'entrée en vigueur de mesures restrictives pour les Grecs (fermeture des banques, plafonnement des retraits...) auraient réduit le nombre de partisans au non, d'après un institut de sondage. Le oui ne récolte toutefois que 33% des suffrages... 

    Mobilisation

    Un appel de solidarité initié avec le philosophe Etienne Balibar est lancé.  

    "... Nous soutenons le peuple grec dans sa mobilisation et sa détermination pour faire reculer cette opération despotique et réactionnaire.

    Le combat du peuple grec est celui de tous les démocrates et progressistes européens. Une éventuelle défaite, ce sont tous les peuples d’Europe qui en paieraient le prix. Une possible victoire, si limitée soit-elle encore, ce sont tous les peuples d’Europe qui en recueilleront les fruits..."

     

    Mardi 30 juin:

    Le suivi de la journée est ici.

    15h50    

    La Grèce propose à l'UE un accord de financement sur deux ans

    La Grèce a proposé mardi à ses créanciers de conclure avec le Mécanisme européen de stabilité (MES) un accord sur deux ans permettant de couvrir ses besoins financiers tout en restructurant sa dette, a indiqué le bureau du Premier ministre Alexis Tsipras.

    Dans un communiqué intitulé «requête au MES», le gouvernement explique «rester à la table des négociations» en dépit de l'organisation dimanche d'un référendum sur les discussions avec les créanciers et avoir «proposé aujourd'hui» un accord au MES sur deux ans «pour la couverture complète de ses besoins financiers et la restructuration de la dette».

     

    Les ministres des Finances de la zone euro vont s'entretenir par téléphone mardi soir à 19 heures pour discuter de la demande par la Grèce d'un programme d'aide sur deux ans permettant de couvrir ses besoins financiers tout en restructurant sa dette, a indiqué le patron de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

    La chancelière Angela Merkel a fait savoir lors d'une réunion avec des députés de son parti conservateur que l'Allemagne n'était pas prête à discuter d'une nouvelle demande d'aide d'Athènes avant la tenue d'un référendum en Grèce dimanche, selon un participant.

    S'ils étaient grecs, Joseph Stiglitz, co-prix Nobel 2001, et Paul Krugman, prix Nobel 2008, voteraient "Non" au référendum de dimanche! ici

    La dette de nouveau sur la table?

    Selon le site ekathimerini.com, la Commission accepterait de reconsidérer la dette grecque à condition que Tsipras signe les propositions envoyées samedi dernier au leader de la gauche radicale. Ici.

    Je ne vais pas veiller plus longtemps: demain grande navigation avec du temps un peu fort; si je reporte ça ce sera pire après; alors tant pis pour le 23h59 du FMI.

     

    Lundi 29 juin:

    Les grecs et l'Europe, face à face

    C'est le moment de jeter un coup d'oeil quelques mois en arrière. Le 25 février, je citais, dans "du pain sur la planche", le blog (en français) de Dimitris Alexakis, traducteur et animateur d'un lieu de création à Athènes: « Alexis Tsipras aurait-il été élu si son parti avait adopté avant les élections la stratégie de rupture avec l’Europe que plusieurs, au sein de Syriza, préconisaient ? Le peuple grec aurait-il soutenu aussi fortement, avant et surtout après les élections, un programme ayant pour horizon immédiat la sortie de l’euro et/ou de l’UE ? ».

    Aujourd'hui, Dimitris traduit l'adresse au peuple grec, d'Alexis Tsipras hier dimanche 28 juin, retransmise par la première chaîne de télévision publique (ERT1): "rappelez-vous : en ces heures cruciales, où nous sommes tous appelés à nous hisser à la hauteur de notre histoire, nous n’avons peur que de la peur. Et nous ne la laisserons pas nous gagner." Voilà ce que dit ce Premier ministre aux grecs.

    Le moins qu'on puisse,dire, c'est que ça tranche un peu avec le "je ne veux pas voir Platon jouer en 2e division" de Juncker, hier également. Platon ou Platini? Ah! Épaisseur de l'esprit, quand tu nous tiens!

    Mais ça ne fait pas du tout rigoler Romaric Godin qui nous alerte: "Alexis Tsipras pourrait rapidement jouer le rôle de recours en s'auréolant du statut de celui qui a résisté pendant six mois à la troïka, victime d'un « coup d'Etat financier. » Il pourrait alors tenir le rôle du « grand homme » grec du 20e siècle, Eleftherios Venizélos, qui a, plusieurs fois, quitté la vie politique pour être rappelé en héros dans les années 1920 et 1930." (Eleftherios : ελευθερία = liberté).

    _____

    Que représentent les réactions immédiates des institutions européennes suite à l’annonce du référendum?
    Jacques Sapir livre ses "hypothèses" sur son blog.
    On connait le parti pris de Jacques Sapir pour Alexis Tsipras, auquel il prête le courage d’Achille et la ruse d’Ulysse.
    Je vous propose ces deux lectures, tout simplement parce que je trouverais dommage, au cas où elles vous conviendraient comme elles m’ont convenu, que vous passiez à côté.
    Tyrannie européenne ? Par Jacques Sapir · 27 juin 2015
    Grèce: défense de la démocratie Par Jacques Sapir · 29 juin 2015

     

    Dimanche 28 juin:

    A mon avis, en attendant le résultat du référendum, seront à regarder de près les tractations entre l'UE et le gouvernement grec. Principalement l'éventuelle marge de manœuvre (si elle inclue un engagement de révision de la dette) que l'Eurozone aurait gardé sous le coude pour éviter un NON au référendum annoncé.

    En second lieu, va se jouer l'avenir de Tsipras et de Syrisa, en Grèce, mais également en tant que lueur de recours contre l'engluement politique généralisé.

    En troisième lieu, il s'agira d'être vigilent sur les risques de panique bancaire. C'est, à mon avis, dans cette période transitoire, entre le bras de fer et le référendum, ce qui sera le moment de tous les dangers, parce qu'agi par des doigts d'experts et vécu par la tripe des masses. C'est là qu'on verra s'il y a des politiques derrière les experts. Voilà ce qu'en pense Romaric Godin aujourd'hui.

    Je n'ai pas beaucoup d'inquiétude par contre sur la question du défaut de paiement (y parer n'est que de la mécanique), qui ne pourrait être qu'un accident déguisé pour tenter de cacher d'éventuelles conjonctions de volontés politiques particulièrement mauvaises et maladroites.

     

    Les banques

    C'est dimanche, les banques sont fermées. Dans le port principal de l'île de Kalymnos, j'ai retiré de l'argent au distributeur ce dimanche soir, une seule personne avant moi. Les banques pourraient rester fermées pendant une semaine avec des retraits aux guichets électroniques rduits à 200 euros.

    Lu ce qui suit dans La Libre Belgique:

    Évoquant des "heures sombres pour l'Europe", Yanis Varoufakis a estimé qu'une union monétaire "qui ne peut garantir le bon fonctionnement des banques, surtout sous prétexte que le peuple grec a eu l'audace de réclamer son mot à dire sur son propre avenir, constitue un déni fondamental du principe même d'une union monétaire, en particulier entre Etats démocratiques".

    La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu'elle maintenait à leur niveau actuel les prêts d'urgence accordés aux banques grecques.

    "La Banque de Grèce, en tant que membre de l'Eurosystème, va prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la stabilité financière des citoyens grecs dans ces circonstances difficiles", a indiqué le président de la banque centrale de Grèce cité dans le communiqué de la BCE diffusé à l'issue d'une réunion du conseil des gouverneurs de l'institution.

     

    Samedi 27 juin:

    "Répondons à l’autoritarisme et à l’austérité extrême par la démocratie, avec sérénité et détermination."

    "Que la Grèce, ce lieu qui a vu naître la démocratie, adresse une réponse démocratique retentissante à la communauté européenne, à la communauté internationale."

    "La Grèce est et demeurera une partie indissociable de l’Europe et l’Europe une partie indissociable de la Grèce. Mais une Europe sans démocratie sera une Europe sans identité et sans boussole."

    Un exercice est ainsi proposé au peuple grec, d’une dimension qui semblait jusqu’à présent relever de l’utopie ; et de ce fait, une leçon aux peuples et à leurs dirigeants. L’histoire semble rebondir.

     

    Le texte intégral, traduit en Français par Dimitris Alexis, sur son blog (accès libre)


    Analyse de Romaric Godin

     

    Dans son billet d'hier, Olivier Delorme, historien de la Grèce, prédisait:

    "Pour les Anciens, il y avait, dans toute entreprise osée, un moment favorable, le kairos. Nous y sommes. Pour Kavafis, le poète grec d’Alexandrie, il y a dans la vie d’un homme le moment de dire le grand Oui ou le grand Non. Si le gouvernement, demain, ne disait pas le grand Non, il raterait le kairos, il enfoncerait un peu plus le pays dans la déflation, il refermerait ce qui n’aurait été qu’une parenthèse de six mois d’espoir et il en paierait bientôt le prix.

    Ce serait plus qu’une erreur ; ce serait une faute."

     

    Le moins qu'on puisse dire, Olivier, guetteur sur le volcan Nisyros, à 25 milles au sud du port qui abrite Fulmar, a une vue perçante. Lisez son ouvrage "La Grèce et les Balkans", en trois volumes, aux éditions Gallimard.


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